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Histoire de Mézidon Canon et de son canton
17 octobre 2008

Du Merle et Le Prévost, seigneurs de Saint-Julien-le-Faucon

L’histoire de la seigneurie de Saint-Julien se rattache à celles des communes avoisinantes mais aussi à l’histoire de localités parfois très éloignées.  Les seigneurs détenant leurs fiefs, soit du roi, soit d’un suzerain qui les récompensait un peu au hasard des services rendus. blason_de_saint_julien_le_faucon

Le jeu des alliances intervenant, il arrive fréquemment qu’on retrouve le même nom de comte, baron ou chevalier dans le passé des terres sans aucune proximité.

Le duc de normandie Richard 1er, fils de Guillaume Longue-Epée (voir la bataille de Croissanville), se maria avec Gonnor, fille d’un simple chevalier, une fort jolie femme. L’une des nièces de Gonnor épousa Osmond de Centvilles (Conteville ?), vicomte de Vernon,  et  c’est à l’occasion de ce mariage qu’il détacha de son domaine ducal entre 968 et 990 la terre de Livarot et les fiefs de Saint-Julien-sur-Vie pour en faire don à sa nièce adoptive.

De ce mariage naquit 4 filles et un fils Foulques, seigneur d’Aunou (Orne) premier du nom et de St-Julien-sur-Vie.

Or il semblerait qu’il y ait eu une mauvaise interprétation du texte d’Oderic Vital et de Guillaume de Jumièges, à ce sujet. Foulques d’Aunou, fils de Baudry le Teuton, fut souvent confondu avec Foulques d’Anet, fils d’Osmond de Centvilles (Conteville). Or d’après les observations philologique et grammaticales sur le roman de Rou, l’une des filles d’Osmond serait la mère de Beaudoin de Meules et donc l’épouse du comte Gislebert de Brionne, qui donna l’une de ses nièces à Baudric le Teuton qui eut 6 filles et plusieurs fils dont Foulques d’Aunou (2e du nom ?), Nicolas de Bâqueville, Robert de Courci, Richard de Neuville, Baudric de Bauquencei et Wiger de la Fouille qui se distinguèrent par leur grande bravoure sous le duc Guillaume.

La seigneurie passe ensuite à la famille du Merle.

Le premier seigneur connu avec certitude est Roger (ou Raoul) du Merle, qui épousa en 1050 Emma Giroye, fille de Gerouin Giroye, baron d’Echauffour, et qui est mentionné dans les chevaliers normands qui accompagnèrent Guillaume à la conquête de l’Angleterre en 1066. De ce mariage naquit notamment Raoul et Guillaume du Merle. Guillaume fut père de Raoul et de Roger.

Guillaume du Merle ou Melloc (1215-1271), 5e du nom, était en 1230, seigneur du Merle-Raoul (Merlerault), baron de Messeyn de Gorron, de Saint-Julien de Foulcon, seigneur de Couvrigny, de Chanhaulte et de Médavy. Il épousa Marie de Nollent, demoiselle de la maison de Nollent-de-Tancarville, qui lui apporta la terre de Gacé. Elle lui donna trois enfants : Laurence du Merle, Guy du Merle (qui devint évêque de Lisieux et fonda la chapelle Saint-Gatien, meurt aux Loges en 1285), puis Foulques. Marie de Nollent mourut en 1271.

Foulques du Merle, né en 1246, fut chevalier, seigneur du Merle-Raoul, baron de Messey, de Gorron, etc, seigneur et châtelain de Gacey et de Briouze.

Foulques suivi Jean , sire de Harcourt et amiral de France, pendant son voyage qu’il fit sur mer en 1295 au siège et à la prise de Douvres. Il fut, selon l’histoire des grands officiers de la couronne le 22e des Maréchaux de France (1302), et assista en cette qualité à la première séance du Parlement de Toulouse, tenue le 10 janvier 1304.

Au mois de février suivant, le roi Philippe le Bel, en considération de ses bons services, lui donna pour lui et ses héritiers en droite ligne, une rente de 200 livres, qu’il changea en juillet 1306 en une donation des terres de Briouze et de Bellou à la charge d’en faire hommage à sa Majesté.

Etant en garnison, en 1303, il défit quelques troupes flamandes qui étaient sorties de la ville de Lille et en fit plusieurs prisonniers. En 1305 il rejoint le roi en dévotion au Mont-Saint-Michel. Il fut envoyé dans le Lyonnais en 1310, à Vienne en 1311, et était à l’armée des Flandes en 1314 où il y mourut.

Foulques du Merle et Alix de la Ferté-Fresnel, ont eu Jean, Guillaume et Marguerite. Foulques se maria une seconde fois avec Jeanne de Mathefelon avec laquelle il eut Jeanne du Merle.

1 - Jean du Merle (ci-dessous) épousa Mabire de Gauville qui lui donna : Catherine, Agnès et Jeanne.
2 - Guillaume épousa Jeanne de Mathefelon, dame de Saint-Supplice-sur-Loire, qui lui donna un fils Guillaume. Ce dernier se maria avec Jeanne Bacon. Cette dernière lui donna 3 fils : Pierre, Jean et Guillaume.
3 - Jeanne, autre fille de Foulques, épousa Guillaume de la Champagne, auquel elle donna un fils Jean de la Champagne.
4 - Marguerite épousa Jean de Nollent et donna un fils (entre autres), appelait Jean de Nollent qui fut baron de Saint-Julien-le-Foulcon et de Cressenville (Croissanville).

Jean du Merle, seigneur du Merle-raoul, de Gacé et de Médavy, de Chanhault, Baron de Saint-Julien le Foulcon, épousa, en 1276, Mabire de Gauville, fille du châtelain d’Orbec qui lui donna trois filles Catherine, Agnès, Jeanne .

Jean du Merle vit les anglais brûler partiellement le bourg du Merlerault en 1345. Il y fut fait prisonnier et emmené au fort de Tiebeuf et y resta jusqu’à ce que les moines de Saint-Evroult consentent à payer sa rançon.

Catherine et Agnès épousèrent leurs cousins :

1 - Catherine, fille de Jean, épousa en 1381, Jean du Merle, Baron de Messei et de Goron, petit-fils de Guillaume (2e fils de Foulques et d’Alix) et de Jeanne de Mathefelon. Jean du Merle avait épousé en premières noces, Marguerite de Vendôme, en 1380, qui lui donna une enfant, Catherine qui épousera Henri Hector de Bailleul. Il ne semble pas y avoir de descendance connue, ce qui expliquerait qu’elle n’hérite pas de Jean de la Ferté-Fresnel.

2 - Agnès, la deuxième fille de Jean, épousa aussi son cousin, Jean de la Champagne, fils de Guillaume de la Champagne et de Jeanne, fille de Foulques et d’Alix. Ils eurent 3 enfants : Agnès Jeanne et Guillaume (mort sans postérité). Agnès épousa Roger de Hellenvilliers, seigneur d’Avrilly. Jeanne épousa Nicolas Paynel, baron de Hambye.

Jean de la Ferté-Fresnel, neveu d’Alix, mourut sans postérité. Son héritage revint au fils ainé d’Alix et donc à ses deux filles Jeanne et Agnès de la Champagne. Jeanne hérita de la terre de Gacé et Agnès, eut, quant à elle, les terres des Planches et la baronnie de la Ferté-Fresnel.

Agnès épousa, en 1414, Roger de Hellenvilliers qui devint le seigneur de Saint-Julien le Faucon. Il s’est écoulé presque 100 ans entre Foulques et Roger de Hellenvilliers, seigneur des Planches. Ils auront 1 fils qui leur donnera 13 petits-enfants.

Roger de Hellenvilliers avait épouse Agnès de la Champagne en secondes noces. En première noces, il avait épousé, en 1369, Marguerite de Dreux.

En 1463, soit environ 50 ans plus tard, la seigneurie appartient à Jean d’Anisy, ainsi que Grandchamp et Coupesarte. Etait-ce même Jean d’Anisy qui épousa en 1410 Jeanne Hamon et qui lui donna deux fils ? ou bien celui qui épousa Marie de la Rivière ? Un siècle plus tard, on trouve Jean Barate, seigneur de Saint-Julien-le-Faucon, de Grandchamp et de Coupesarte. Puis, à partir du XVIIe siècle, Saint-Julien-le-Faucon, érigé en Marquisat passe à la famille Le Prévost, anoblie en 1544.

Les Le Prévost étaient seigneurs de Grandchamp, du Mesnil-Simon, de Saint-Julien-le-Faucon, de Coupesarte, des Authieux-Papion, du Doux-Marais, etc. C’est Raoul Tenneguy Le Prévost qui fit construire le château de Grandchamp qui devint la demeure des marquis de Saint-Julien.

Raoul Tenneguy nommait à la cure en 1756, épousa Eléonore de Cuningham, dame de Caracourt. Il mourut avant 1772, la laissant veuve.

Beaucoup de familles portent le nom de Le Prévost en Normandie. Il semblerait que le chef de cette famille passa en Angleterre avec Guillaume le Conquérant, en 1066 et se distingua à la bataille d’Hasting. La branche cadette revint en Normandie, et ses descendants possédèrent de grands biens dans les vicomtés de Falaise, Exmes, Avranches et Argentan.

Dans la proche région, Il y eut un Pierre Le Prévost, écuyer et lieutenant au château de Falaise (1400). Henry Le Prévost, seigneur du Marais, lieutenant-général en la vicomté de Falaise (1587). Plusieurs membres furent convoquées pour l’élection des députés aux Etats-Généraux en 1789.

Quoi qu’il en soit, Raoul n’eut qu’une fille d’Eléonor de Cuningham. : Marie Henriette Suzanne Perinne Le Prévost. Celle-ci épousa, en 1760, Armand de Montault, baron de Castelnau et lui apporta le marquisat de Saint-Julien le Faucon. Il était capitaine de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, lieutenant pour le Roi au bailliage d’Evreux. Son père était Jean Vincent de Montault, Mousquetaire et lieutenant-colonel de cavalerie. Armand de Montault mourut en 1788.

Elle lui donna Armand Charles Henry de Montault et Anne Pauline Armande Henriette de Montault. Leurs descendants possédaient encore le château en 1867.

Charles Henry, né le 12 avril 1772, épousa en premières noces, en décembre 1799, Aglaé du Bosc et en secondes noces Angélique de Héricy, le 3 juillet 1803 qui lui donna Armand Alexis de Montault, né en 1804. Ce dernier épousa le 25 février 1828 Fanny de la Rochefoucauld. Leur fils Odet mourut en 1913 à l’âge de 86 ans. Il existe encore des descendants de cette branche.

Blason de Saint-Julien-le-Faucon : trois quintefeuilles sur fond de gueules (blason du seigneur de St-Julien Foulques du Merle et patron laïc) forment le chef : le champ étant constitué par trois faucons d’or 2 et 1 sur bleu d’azur, insigne de la paroisse et de l’ancienne baronnie de St-Julien.

Source : Dictionnaire universel de la noblesse de France de Jean-Baptiste Courcelles. Nobiliaire de Normandie de E. De Magny, 1864. Statistique monumentale du Calvados d’A. De Caumont. En Pays d’Auge de Camille Asse, 1984.

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Commentaires
N
Merci pour la précision sur une "mauvaise interprétation du texte d’Oderic Vital", et la reproduction numérique du Dictionnaire de 1864, qui lui même reprend largement celui de 1775 avec d'autres précisions que je découvre.<br /> Le gisant de Foulques du Merle, au Musée des Arts de Philadelphie, est visible dans wikipédia.<br /> (Cette famille fait partie de ma généalogie, comme bcp de monde du pays).
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