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Histoire de Mézidon Canon et de son canton
16 juillet 2009

Quand un Friboisien rencontre le père de Victor Hugo

GUESTARD Jérôme-François-Germain, colonel français, né à Saint-Loup de Fribois, près de Crévecœur-en-Auge, le 19 février 1756.

Soldat au régiment de Poitou, dés le 15 août 1778, il obtint son congé le 11 mai 1776, pour reprendre du service jusqu'en 1780 (régiment de Bresse). Il devient officier au commencement de la révolution et fut ensuite nommé chef du 4e bataillon des fédérés formés à Soissons.

Incorporé le 28 juillet 1792 dans la I76e demi brigade, et enfin dans la 20e demi brigade d'infanterie, il en fut nommé colonel le 31 janvier 1800.

Il croise alors le chemin de Léopold Hugo, père de Victor Hugo, avec lequel il rencontre des problèmes, les deux hommes ne s’appréciant pas.

A l’automne de 1796, Léopold Hugo intègre la 20e demi-brigade. Celui-ci désireux d’obtenir le commandement de la brigade s’engage dans des querelles brouillonnes avec d’autres officiers, notamment son chef de brigade, le colonel Guestard. Comme il n’obtient pas satisfaction, il se dit brimé et persécuté. En mai 1797, excédé des agissements de Léopold Hugo, l’état-major obtient sa mutation.

En 1801, Léopold Hugo est nommé Adjudant-Major puis gouverneur de la place de Lunéville. Mais désireux de briguer des postes plus important, il reprend du service dans la 20e demi-brigade du Colonel Guestard alors basé à Besançon.

Le commandant Léopold Hugo s’aperçoit que le colonel Guestard fait payer des congés de réformes alors que ceux-ci doivent être délivrés gratuitement. Il accuse alors publiquement son chef de brigade de Malversation. Les tensions reprennent au sein de la brigade, des officiers prenant fait et cause pour le commandant. Le chef de Corps Guestard crie au scandale et accuse Léopold Hugo de fromenter une mutinerie.

L’affaire tourne au scandale et arrive jusqu’au Ministère de la Guerre. Le régiment est alors envoyé à Aix puis à Marseille (avril 1802) où le colonel Guestard est arrêté. Le bataillon de Léopold est muté en Corse puis sur l’Ile d’Elbe. Cette affaire mettra le commandant Léopold en demi-disgrâce.

Du fond de sa cellule, le colonel Guestard rédige un rapport, jouant en défaveur de Léopold Hugo. Le colonel le décrit comme un officier au caractère violent, un « gros commandant qui porte le frac bleu des spartiates à l’armée du Rhin ».

Le colonel Guestard est alors réformé le 30 mai 1803. Il obtint sa retraite peu de temps après et vint se fixer à Lisieux.

Il est à nouveau appelé en février 1814 au commandement des dépôts de prisonniers espagnols et autrichiens qui restèrent quelques mois dans l'arrondissement de Lisieux. Il fut nommé en 1815 commandant supérieur de cet arrondissement jusqu'au retour du roi.

Source : Hugo et la Guerre, actes du colloque de l’université de Paris, 2002. Biographie moderne ou galerie historique, civile et militaire, par A. de Beauchamp et E. Psaume, 1816.

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