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Histoire de Mézidon Canon et de son canton
16 septembre 2008

de MANNOURY, seigneurs du Mont-de-la-Vigne

La branche principale des Mannoury est celle du Mont-de-la-Vigne. Leur devise était : Regi fidelis (fidèle au roi).

En 1395, apparait un Etienne (ou Guillaume ?) de Mannoury appelé le chevalier de Tremblay est seigneur du Mont-de-la-Vigne, une terre située proche de Lisieux, Monteille et Fribois. Il est aussi capitaine des villes et châteaux de Lisieux, Évreux et Exmes.

Il a épousé en 1373, Austreberte de Dreux, une haute et puissante princesse, fille de Robert de Dreux, prince et seigneur de Beaussart, baron et capitaine de Rouen et de Dame Guillemette de Ségrie. De ce mariage est né 3 enfants :
1 - Jean de Mannoury,
2 - Robert de Mannoury, seigneur de Fribois
3 - N. de Mannoury, ce dernier deviendra le chef de la branche des Mannoury de Croisilles.

Jean, fils d’Etienne, épousa Catherine du Tremblay avec laquelle il eut 4 enfants :
1 - Antoinette qui se mariera avec Jean de Bréauté, capitaine et gouverneur de la ville de Dieppe.
2 - Anne qui épousera Nicolas de la Bretonnière, le seigneur d’Écajeul.
3 - Henri, qui devint seigneur du Mont-de-la-Vigne et épousa Marguerite Le Veneur de Tillières. De leur mariage naquit Louis de Mannoury,  seigneur du Mont-de-la-Vigne, de Monteille et Chaumont. Il devint gouverneur de Bayeux mais mourut sans postérité laissant sa succession à ses trois tantes.
4 - Suzanne qui épousera Nicolas, seigneur et baron de Mailloc.

Robert, le 2e fils d’Etienne de Mannoury, épousa Catherine Le Maréchal, mais meurt en 1469, laissant un fils unique : Jean de Mannoury.

Ce dernier, surnommé le Capitaine, épousa Marie de Labbey et mourut en 1490, laissant deux fils :
1- Guillaume de Mannoury, seigneur de Magny-les-Bayeux
2 - Jean de Mannoury.

Guillaume, seigneur de Magny-les-Bayeux et capitaine de Bayeux, se maria à Madeleine Stuard, avec laquelle il eut Françoise, qui se maria en 1507 à Richard du Bois. Guillaume mourut en 1505.

Son frère, Jean de Mannoury, petit-fils d’Etienne de Mannoury, fut seigneur de Fribois. Il épousa Marguerite de Braque, et mourut en 1490, laissant un fils nommé Roger de Mannoury.

Ce dernier épousa Robine de Mauscon (ou Maliscon) avec laquelle il eut 6 enfants : deux ecclésiastiques, 3 qui furent tués à la guerre de Naples et le 6e qui s’appelait ... Guillaume Ier de Mannoury. Son père, Roger de Mannoury mourut en 1530.

Guillaume le fils, épousa noble damoiselle Laurence Hébert, issus des seigneurs et barons de Courcy. Guillaume de Mannoury mourut en 1582. Il n’eut qu’un fils appelait ... Guillaume II de Mannoury, né en 1547.

Guillaume II de Mannoury reçut le roi Henri IV, lors d’une étape en 1589. Il existe encore de nos jours, des descendants des de Mannoury.

Mais revenons à la branche des « Mont-de-la-Vigne ». Louis F. du Bois dans son livre l’Histoire de Lisieux, rapporte quelques détails sur la famille de Mannoury, dont l’évêque de Lisieux, Thomas Basin (1447-1474) aurait eu à se plaindre.

Or il est question d’un Guillaume, père de Robert et Jean, au XVe siècle, il ne peut donc s’agir que des fils d’Etienne, rapporté par Victor des Diguères dans son livre sur la recherche de la noblesse en 1666 dans les élections d’Argentan et de Falaise (Sévigni ou une paroisse rurale en Normandie pendant les trois derniers siècles).

Voici donc cette histoire :

Guillaume (ou Etienne ?) de Mannoury, fut un chevalier de mauvaise réputation et n’ayant qu’une modique fortune à partager entre sa progéniture, il instruisit ses fils dans l’art de s’enrichir aux dépens des autres. Il fit entrer ses deux fils Robert et Jean dans le corps des Gens d’Armes, tandis qu’il destinait un 3e enfant à l’état écclesiastique.

Jean et Robert étaient de ces plaisants dont Le roi Louis XI (1423-1483) faisait les délices : débauchés, mal vus de tout le monde, mais toujours prêts à se tirer de peine par quelques réparties bouffonne. Leur talent à faire rire les mis en haute faveur.

Louis XI nomma Robert, capitaine de Lisieux après la guerre du Bien-Public* (1465). Robert exerca dans cette ville une autorité absolue et se mit en goût de perpétuer un état de choses dont s’accomodait sa vie désordonnée, puis il résolut donc de mettre la mitre épiscopale de Thomas Basin sur la tête de son frère. Et pour cela il fallait que la place devint vacante, ce qu’il se mit donc en tête de résoudre.

Il s’empressa auprès du roi Louis XI à qui il donna l’idée de l’ambassade de Barcelone pour Thomas Basin, imagina des prétendues conspirations du prélat, effectua à son profit la saisie du temporel de Lisieux. La retraite du prélat lui parut une bonne occasion pour faire courir le bruit de sa mort, il produisit de faux témoins pour appuyer ce mensonge. Lui et les siens se mirent donc en campagne pour appuyer la candidature de leur frère.

Le roi leur donna des lettres de recommandations pour le chapitre de Lisieux, il intrigua en Normandie, il envoya à Rome, il importuna si fort le Pape Paul IV qu’il obtint une bulle de grâce expectative**.

Pendant ce temps, arriva auprès du roi, un secrétaire du duc de Bourgogne pour présenter une requête en faveur de Thomas Basin, ce dernier était alors à Gand, ayant jugé convenable de reparaître afin de démentir les faux bruits répandus sur son compte, affligé qu’il était des déprédations commises dans son diocèse. Louis XI se montra maussade et dur et refusa de s’engager à quoi que ce soit.

Quant aux Mannoury, la haine se changea en fureur, pris dans leur propre piège et forcés de subir la risée publique, Robert se résignait à lâcher l’affaire quand un événement vint à son secours : la découverte de la conspiration du Cardinal Jean de la Balue, secrétaire du roi qui avait comploté contre ce dernier.

Le père, Guillaume de Mannoury s’empressa d’écrire au capitaine de Lisieux (et donc à son fils Robert) pour y impliquer Thomas Basin. Mais quelques mois plus tard, en 1469, alors qu’il voyageait avec le roi, Robert de Mannoury fut pris d’un accès de fièvre chaude et expira la bouche écumante.

A la même période, à Lisieux, le plus jeune des fils de Mannoury fut tué d’un coup de poignard lors d’une rixe de cabaret. Ses parents, arrivés trop tard pour lui prêter main forte, se vengèrent en massacrant sur la place, le fils de son meurtrier. Or, ce dernier se trouvait sous la sauvegarde du roi.

Guillaume de Mannoury fut donc poursuivi par les tribunaux, son fils Jean se fit enlever l’administration temporelle du diocèse de Lisieux qu’il avait reçu à la mort de son frère Robert. Quand à celui qui avait brigué l’épiscopat, privé de ses suppôts, tombé dans la misère et l’abrutissement, excommunié, il se donna la mort en se jetant dans un puits.

Le fils Jean resta cependant attaché à la personne du roi, et conserva le grade de capitaine général des francs, archers du bailliage de Rouen qu’il avait avant ce procès. L’administration du diocèse fut reprise par Richard de Tiéville, seigneur de Gonneville-sur-Honfleur, maître de l’hôtel du roi.

Le Mont-de-la-Vigne, quand à lui, passa à la famille des de La Roque au XVIIIe siècle.

* Guerre du bien-public : révolte des nobles menés par le comte de Charolais, contre l’accroissement du pouvoirs du roi de France Louis XI. Elle fut de mars à octobre 1465.
** : Bulle de grâce expectative : rescrit du pape qui ordonne au collateur de donner le premier bénéfice vacant de sa collation à une personne que ce rescrit désigne.

Sources : Sévigni ou une paroisse rurale en Normandie de Victor des Diguères, 1865. Histoire de Lisieux par Louis François Du Bois. Bibliothèque de l’école des Chartes, 1842

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Commentaires
D
Bonjour,<br /> <br /> Richard de Tiéville (ou plus exactement Thieuville) ne fut jamais seigneur de Gonneville sur Dives mais seigneur de Gonneville sur Honfleur. <br /> <br /> F.DRIEU
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